Quelques faits marquant l’évolution politique du Burkina
Crée en 1919 avec Edouard Heisling comme premier gouverneur, la Haute Volta fut supprimée en 1932 pour ensuite être reconstituée en 1947. Elle devient indépendante en 1960 sous le parti unique instauré par Maurice Yaméogo. Elle fait face depuis 2015 à de nombreuses attaques terroristes.
1919 : La création de la Haute Volta
Les conquêtes coloniales en Afrique se sont accompagnées de stratégies d’organisation politique des nouvelles colonies conquises. A ce titre, la conquête du Moogho en 1897 a précipité les évènements et servi de base à la création de la colonie de la Haute Volta. En 1904, le cercle Moogho une fois conquis, l’administration coloniale a profité de ce grand espace qui avait une similitude d’organisation politique avec le système colonial, pour imposer sa domination sur toutes les entités ethniques comme les gurnsé, les lobi qui avaient eux, des systèmes d’organisation politique divers et variés réfractaires à la subordination et à l’autorité.Le cercle de Moogho a basculé sous le contrôle de l’administration française depuis Bamako, une distance de 1000 km avec le territoire conquis. Cela s’est soldée in fine par la naissance de la colonie de la Haute Volta en 1919. Benoît Beucher l’exprime en ces termes : « Le projet de regrouper les populations voltaïques dans un même ensemble, autour de l’élément mooga jugé stable, se solde en 1919 par la création de la Haute-Volta ». La création de la colonie de la Haute Volta répondait au bon vouloir de l’administration coloniale française de mieux contrôler l’espace Haut-Sénégal-Niger.
1932 – 1947 : De la
suppression de la Haute Volta à sa reconstitution
La Haute Volta, actuel Burkina
Faso, n’a pas toujours existé, du moins tel que nous le connaissons
aujourd’hui. Constituée en 1919 comme une colonie au sein de l’A.O. F (l’Afrique
occidentale française), elle fut déstructurée en 1932 au profit de ses voisins.
Des luttes ont été entreprises depuis lors pour le rétablissement de la Volta
dans ses limites territoriales d’alors. Un véritable sentiment national sous le
leadership du Moogho a émergé à cette période, jusqu’à obliger le colon à
entériner sa reconstitution en 1947 : c’est le début de la naissance d’un
État-nation dont la question de l’ethnie et du régionalisme demeure sensible.
Les débats sur la suppression de la Haute Volta se sont déroulés âprement dans les années 1930 -1940. La Haute Volta, en tant que colonie, n’apportait pas grand-chose aux colons confrontés à une crise économique tant à l’intérieur de la colonie qu’au niveau de la métropole. Créé dans le but d’être mise en valeur, la Haute Volta s’est révélée finalement aux yeux de la métropole une colonie de trop. Il fallait la supprimer pour résoudre d’abord les problèmes de moyens alloués au fonctionnement administratif. Empêtré dans la guerre, le colon avait besoin de ces moyens pour la guerre que pour l’entretien d’une colonie qui ne rapporte pas de gain économique et augmentait initialement le personnel administratif. Aussi, sa suppression se justifiait aussi par la présence de la main d’œuvre abondante dont pouvait se servir son voisin, la Côte d’Ivoire, pour accroître son économie. En fait, la colonie de la Côte d’Ivoire manquait de capital humain pour travailler dans les plantations. La main d’œuvre de la Haute Volta était un atout pour la production du cacao, du café, du bois, … Enfin, l’une des raisons qui a justifié le démantèlement de la colonie vient du fait qu’elle devrait servir, pour les concepteurs du projet de cultures irriguées dit de l’« Office du Niger », de main d’œuvre abondante. La monarchie ouagalaise s’était opposée farouchement à la suppression de la colonie, qui pour elle, était un drame pour la chefferie. Joseph Conombo, très jeune à l’époque (15 ans), témoigne qu’il était saisi d’un grand sentiment de tristesse quand il a appris la nouvelle du démantèlement de la colonie. Malgré le désespoir d’une grande partie de ses habitants, la colonie de Haute Volta sera supprimée le 5 septembre 1932 et partagée entre le Soudan français, le Niger et la Côte d’Ivoire. En effet le décret du 5 septembre 1932 dispose : « Les cercles de Fada et de Dori (le canton d’Arbinda excepté) sont rattachés à la colonie du Niger ; le cercle de Ouahigouya, le canton d’Arbinda du cercle de Dori et la partie du cercle de Dédougou sont rattachés à la colonie du Soudan ; les cercles de Tenkodogo, Ouagadougou, Koudougou, Gaoua, Batié, Bobo-Dioulasso et la partie du cercle de Dédougou retirée sur la rive droite de la Volta Noire sont rattachés à la colonie de la Côte d’Ivoire ». Le 4 septembre 1947, la colonie de la Haute Volta fut rétablie, par un décret présenté par le président du gouvernement Auriol, dans ses frontières initiales comme territoire d’outre-mer au sein de l’Union française.
La suppression de la Haute Volta
a conduit une importante main d’œuvre en Côte d’Ivoire qui travaillait dans des
conditions extrêmement difficiles. Une partie de cette main d’œuvre fuyait vers
le Ghana pour échapper aux dures conditions d’existence. Sur le plan politique,
la suppression est vécue comme une humiliation par la chefferie moaga qui
bénéficiait du prestige et un peu d’autorité comparée aux autres cercles. Le
Moogho Naaba meurtri dans son amour propre va engager des discussions pour le
rétablissement de la colonie. Il créa en 1945 l’Union voltaïque et fait preuve
d’un nationalisme prononcé pour unir tous les fils et filles du territoire afin
que la colonie retrouve ses limites d’antan.
2 juin 1991 : le reférendum
L’année 1991 fut marqué d’une nouvelle constitution ; instauration de la 4e République et signature du premier plan d’ajustement structurel avec la Banque mondiale et le fonds monétaire international. La constitution fut approuvée par un référendum ; celui du 2 juin 1991. Elle est formellement adoptée le 11 juin 1991 et dernièrement amendée en novembre 2015. Elle est composée de 173 articles. La constitution est suspendue en 2022 par les putschistes.
1998 :
Assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo
13 décembre 1998 ; Norbert
Zongo assassiné avec trois de ses compagnons. Les manifestations qui s’en
suivent suivent et l’approbre jetée sur le pouvoir obligent Blaise Compaoré à
accélérer le processus des institutions du pays
La révolte de 2O11
La
révolte de 2011 au Burkina Faso : 22 février 2011 suite à la mort suspecte
d’un élève Justin Zongo abattu par des policiers de koudougou
Le pays connait un important mouvement populaire avec des manifestations de grande ampleur contre la corruption ; la vie chère et certaines casernes se soulèvent. Entre Avril mai Blaise compaoré change le gouvernement et prend quelques mésures comme le subventionnement de certaines denrées de bases pour mettre fin aux manfestations. Les manifestations, demandant une enquête sur sa mort et réclamant la fin de l’impunité pour les violences policières, sont réprimées dans le sang en février, et s’amplifient en émeutes au mois de mars. En avril, de nombreuses mutineries éclatent dans les forces de l’ordre, armée et CRS. En mai, la contestation se maintient de façon diffuse.
3O octobre 2O14 : Insurrection populaire
La
tentative de modifier la constitution par le parlement afin de prolonger son
mandat présidentiel débouche une insurrection populaire.
Le président Blaise Compaoré quitte le pouvoir suite à une révolution de la populace marquant une série de manifestations qui ont duré plusieurs jours. Le lieutenant colonel Isaac Zida vient donc à la tete de la garde présidentielle. Il y siège brièvement avant de le laisser au gouvernement de la transition plusieurs semaines après. Michel Kafando est alors désigné président de la transition le 17 novembre 2014 et doit conduire le pays aux élections dans un an. Il nomme Zida comme premier ministre de la transition.
29 novembre 2015 : Roch Marc Christian Kaboré ;
candidat du Mouvement du peuple pour le progrès est démocratiquement élu comme
président du Faso.
Le 30 novembre 2015, à la suite des
élections présidentielles et législatives ; Roch Marc Kaboré du parti
politique MPP est élu comme président avec 53 ; 49 pour cent des voix
devant Zéphirin Diabré. Il est le 2e civil depuis l’accès à l’indépendance
du Burkina Faso.
2016 : le Burkina Faso connait sa
toute première attaque terroriste
Le restaurant Turque Capuccino et l’hôtel splendide du centre de Ouagadougou ; notamment fréquentés par des étrangers font l’objet d’une première attaque terroriste revendiquée par AL Qaida au Maghreb islamique le 15 janvier 2016.Cette attaque fait cas de 18 morts dont au moins sept Burkinabè et huit étrangers.
2019 : Le massacre de Yirgou
Du 1er au 2 janvier 2029 ; Yirgou ; un village
situé dans le département de Barsalogho dans la province du Sanmatenga région
du centre nord du Burkina Faso subit une attaque terroriste. Une attaque
faisant cas d’environ 46 morts lors d'un constat du le terrain et 6000 déplacés internes. Dans ce contexte de
crise sécuritaire ;le premier ministre Paul Kaba thieba remet sa démission
et celle de son gouvernement au président Kaboré. Celui-ci nomme Christophe
Dabiré comme premier ministre.
24 janvier 2022 : Le président Kaboré est renversé par la junte militaire
A raison de son incapacté à éradiquer le terrorisme ; le lieutenant colonel
Paul Henri Damiba renverse le pouvoir en place par un coup d’Etat. Il est donc
déclaré Président le 10 février 2022.
Le 1er mars 2022, Paul-Henri Sandaogo Damiba,
le chef de la junte au pouvoir au Burkina Faso, signe un plan pour entamer une
transition de trois ans vers la démocratie.
Dans la nuit du 23 au 24 janvier 2022, le président Kaboré est arrêté par des militaires. Cet événement fait suite à de nombreuses mutineries qui ont éclaté dans des camps militaires. Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) mené par Paul-Henri Sandaogo Damiba fomente ce coup d'État en raison des menaces terroristes qui pèsent sur le Burkina Faso depuis plusieurs années. Le MPSR s'engage à ramener le pays vers la voie constitutionnelle « dans un délai raisonnable »
Dans cette meme
année ; Damiba est renversé par un coup d’Etat méné par le capitaine
Ibrahim Traoré. Le 5 octobre 2022 ; Traoré est à son tour désigné
président. Il nomme Me Joachimson kyelem de Tambèla comme premier ministre. Son
gouvernement est marqué par une succession de sanction à commencé par la
suspension de la Radio France Internationale.
20 janvier 2023 : le gouvernement de Kyelem dénonce
l’accord qui permet aux forces francaises d’etre présente dans son pays.
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