Cérémonie de clôture de la 29e édition du FESPACO : L'or reste au Burkina Faso 27 ans après
Dani Kouyaté, à
travers son long métrage intitulé Katanga, la danse des scorpions remporte brillamment l'Etalon d'or
de Yennega à cette 29e édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de
Ouagadougou. Il succède ainsi le tunisien Youssef Chebbi à la cuvée 29.
Le président du Faso remet l'Etalon d'or de Yennega à Dani Kouyaté
Inspirée de la tragédie de William Shakespeare, "Katanga" est
une œuvre qui traite de la folie du pouvoir, de l'amour, du karma, la fidélité́,
l'amitié́ sans oublier la révolte.
A travers ce long métrage, Dani Kouyaté́ met en exergue les frénésies
et les dérives du pouvoir. En effet, après
un complot raté contre son pouvoir, le roi nomme son cousin Katanga aux postes
de chef des armées. Katanga, poussé par son épouse pognéré, voulant devenir
reine abuse de la confiance du roi et persuade son mari d’éliminer le roi et
s'emparer du trône.
Selon Martin Zongo, porte-parole du jury, "Katanga" est un film
qui a un caractère intemporel et universel du point de vue de sa thématique.
« Le caractère intemporel et universel de la thématique qui a été traité, dont le pouvoir, ses vertiges et ses dérives et ça, c’est un phénomène que l’on vit depuis l’Egypte antique, depuis les temps immémoriaux jusqu’à maintenant. Il vous souviendra qu’en 2014, la soif du pouvoir a fait que notre pays a tremblé. C’est un peu de cette thématique que ce film traite c’est pourquoi il a un caractère intemporel et universel. », a-t-il indiqué.
Martin Zongo, porte-parole du jury, sur les critères du choix du film Katanga
Outre cela, le porte-parole du jury souligne que l’ancienneté
de l’histoire et le choix de la langue sont autant de critères qui ont également
contribué en faveur du réalisateur.
« Le réalisateur
a su enveloppé toute cette histoire dans un costume assez particulier du fait
du décor, des habits, des accessoires et d’un environnement africain pour ne
pas dire burkinabè qui lui donne une autre saveur. il a tourné tout le film en
langue nationale mooré, ce qui équivaut à une forte promotion de notre
souveraineté linguistique » a-t-il ajouté.
Heureux du succès de son film, Dani Kouyaté rend hommage à
Souleymane Cissé et dédie son trophée aux vaillants peuples du Burkina Faso.
«Souleymane Cissé a été pour moi un modèle, il a tracé la voie que j’essaie très amplement de suivre. Alors, Souleymane Cissé n’est pas mort, il vit dans nos cœurs et dans l’esprit. Je voudrais dédier cet étalon d’or aux vaillants peuples du Burkina Faso et à tous ceux qui sont morts sur le champ de bataille pour défendre notre patrie. La lutte est arde mais la victoire est certaine », a-t-il laissé entendre.
Dani Kouyaté réalisateur du long métrage Katanga, la danse des scorpions
Ayant incarné le rôle de Tangbi dans le film "Katanga", Lazare
Minoungou confie que ses impressions sont débordantes et que c’est une fierté
pour lui d’avoir joué dans un film qui s’est révélé être sacré étalon d’or.
«Mes sentiments sont au très haut niveau. Depuis 1997, l’étalon d’or s’est envolé loin de nos cités, et ça partait un peu en Tunisie, au Maroc, au Sénégal, et nous, on était resté là comme des orphelins, on venait avec des films et on repartait bredouille. C’est une grande fierté pour moi et pour tous les acteurs qui ont joué dans ce film », a-t-il confié.
Par ailleurs, il ne manque pas de souligner que le cinéma burkinabè
évolue au fil des années et que les acteurs ont toujours gardé la foi pour
cette victoire.
« Je croyais en l’année
passée, quand j’ai joué dans le film ‘’Sira’’, j’avais rêvé que ce film
remporte l’étalon d’or, mais on n'a pas démérité, on a remporté l’étalon d’argent
et on avait toujours confiance que pour l’édition suivante on allait avoir la
chance parce qu’on savait déjà, juste après le FESPACO que Dani Kouyaté
préparait un tournage », a-t-il souligné.
En dehors de l’étalon d’or, Dani Kouyaté a reçu le prix de la
critique africaine Paulin Soumanon Vieira, prix en nature notamment des voyages
pour lui permettre de présenter son film à des festivals. Il a également reçu
le prix du public, avec au total 1. 888 votes et une moyenne de 9,18 sur 10.
Augusta Palenfo, tout en exprimant sa fierté et la joie qui l’anime
pour ce grand bond, indique qu’afin de préserver l’étalon d’or, il faut
investir dans les productions burkinabè.
« Quand j’ai vu le film de Dani Kouyaté en projection
avant le FESPACO, j’ai dit que ce film forcément va prendre l’étalon d’or. C’est
pour dire, mettez les moyens pour nos productions et l’étalon d’or va toujours
rester. Les autres mettent les moyens si nous aussi on met les moyens forcement
ça va rester », a-t-elle laissé entendre.
A noter que cette édition du FESPACO qui était placée sous le
thème ‘’cinémas d’Afrique et identité culturelle’’, a eu pour pays invité d’honneur
le Tchad. Quant à la 30e édition, elle se
tiendra du 27 février au 6 mars 2027 à Ouagadougou.
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