« En couple », une pièce théâtrale qui dépeint les réalités de la vie conjugale

 

La pièce « en couple » présentée par la compagnie Danthemuz le mercredi 26 février 2025 au Carrefour International du Théâtre de Ouagadougou (CITO) est une œuvre qui dépeint les réalités de la vie conjugale. Jouée par le duo Sibeline et Zerbo, ils mettent en exergue les heurs et les malheurs de la vie de couple.


Le couple Sibeline-Zerbo sur scène

En cinq séquences, nommés respectivement « les réseaux sociaux », « quand l’homme est jaloux », « la télé et tout le monde au lit », « la famille s’agrandit », « quand la femme est jalouse », le metteur en scène Hyppolite Kanga à travers les interprètes W. Christiane Tiendrebeogo (Sibéline) et Issaka Zallé (Zerbo) démontre que, entre Amour et passion, en passant par les nids de bonheur, le foyer ressemble souvent à un champ de bataille.

Le couple Sibeline et Zerbo met à nu le quotidien de la vie de couple d’une femme amoureuse et capricieuse ainsi que d’un homme amoureux et dominant. Comme tout couple normal caractérisé de petites confidences, de baisers, de câlins, de sorties, il y a des moments de disputes et de regrets.

La jalousie, l'infidélité, les caprices de grossesses, l’agrandissement d’une famille à travers la naissance d’un enfant, les réseaux sociaux sont autant de facteurs qui peuvent fragiliser un couple. Cependant, contre vents et marées, le vrai amour triomphe toujours.

Selon Rihanata Ilboudo, présidente de la compagnie Danthemuz, c’est au regard de la valeur du texte de Michelle Berettie, qu’ils ont décidé de reproduire quand bien même c’est une pièce qui a déjà été joué au Mali. Cependant, elle indique que le financement demeure la principale difficulté.

« On est satisfait d’avoir produit quelque chose et voir que ça plait au public. Toutefois, les financements n’étaient pas vraiment ça », a-t-elle laissé entendre.

Rihanata Ilboudo, présidente de la compagnie Danthemuz

W. Christiane Tiendrebeogo, ayant incarné le rôle de sibeline confie que c’est au public d’apprécier leur travail.

« C’est le public qui apprécie pour nous. Lorsqu’on finit le jeu et on se rend compte que le public adhère, on se dit qu’on a bien rendu le travail » a-t-elle confié.

Cependant, elle indique avoir été encadré par le metteur en scène afin d’avoir un bon rendu et qu’ils ont essayés de dépeindre la vie au vu du thème qui a été abordé.

« C’est vrai que j’ai cherché le personnage, mais j’ai aussi été dirigé. Il y a le metteur en scène qui me dirigeait en fonction de ce qu’il voulait pour qu’on fasse. Nous avons voulu dépeindre ce que les couples vivent dans la vie, même si on n’a pas pu tout faire ressortir, dans le texte on ressent vraiment la vie des couples et les spectateurs aussi disent qu’ils retrouvent leur couple et suggèrent même certaines idées. C’est la vie qu’on a essayé de dépeindre sur scène», a-t-elle indiqué.

W. Christiane Tiendrebeogo, Sibeline actrice-comédienne

Par ailleurs, elle a soutenu qu’il y a eu deux fins car les vies de couples ne se terminent pas tous de la même manière.

« Il y a eu une fin pessimiste et optimiste pour dire aux gens que ce n’est pas la fin optimiste qui marche toujours. Souvent on a besoin de distance pour comprendre qu’on a vraiment besoin de l’autre ».

Selon Issaka Zalé ayant incarné le rôle de Zerbo, il lui est compliqué d'apprécier son Propre rôle. Par ailleurs, il indique qu'il a essayé d'incarner un rôle qu'il trouve pas mal dans l'ensemble. 

« J'ai essayé d'incarner un rôle. Il y a eu un mois de recherche et Ça fait au moins la 15eme fois qu'on travaille sur la même scène et à chaque fois il y a des améliorations. C'est vrai que je n'ai pas encore trouvé le personnage typiquement mais je cherche à m'améliorer », a-t-il fait savoir.   

Issaka Zalé, Zerbo acteur-comédien

En 1h30min, Sibeline et zerbo se sont érigés en donneurs de leçon via la scène qu'ils ont joués. Et pour zerbo, ils ont essayé de montrer au public que la vie de couple est une vie à deux.

« Ici, c'est d'emmener les couples à savoir que la vie de couple est une vie à deux. Il ne faut pas laisser une seule personne se battre pour le couple », a-t-il lancé avec un sourire.

Loin d'être un spectacle fermé, la pièce théâtrale en couple est un spectacle ouvert où les interprètes s'arrêtent quelque temps pour interagir avec le public. C'était le cas dans le 4e round, qui traitait de la jalousie de Sibeline. Zerbo, pour permettre aux spectateurs de mieux comprendre a fait appel à une jeune dame du public pour incarner le rôle de la sœur de sa femme.

Ayant répondu présent à l'appel, nombreux sont les spectateurs qui ont apprécié le thème abordé.

 Le dramaturge Jean-Baptiste Nacanabo, présent au spectacle souligne être satisfait de ce qu'il a vu et félicite Hyppolite Kanga au passage pour la thématique.

« C'était une très belle scène avec des acteurs qui ont sublimé la scène. Félicitations à Hyppolite Kanga. Quant à la thématique en couple, je pense qu'on en a besoin, parce que nous traversons une zone de turbulences je parle de notre pays. On a besoin vraiment de paix, de dialogue, et ça commence par la famille », a-t-il laissé entendre.


Jean-Baptiste Nacanabo, dramaturge

 Angèle Sangaré Motti dit avoir ri aux éclats à travers la pièce.             

« C'était trop beau, on a ri aux éclats c'était vraiment très intéressant. Les présentateurs étaient vraiment professionnels », a-t-elle fait comprendre.


Angèle Sangaré Motti, spectatrice

En outre, madame Sangaré souligne avoir tiré une leçon particulière.

« A travers cette scène, on comprend par-là que dans la vie de couple, il faut beaucoup de compréhension, de communication, beaucoup de patience, et surtout être à l'écoute l'un à l'autre. Chercher à connaître et comment satisfaire les besoins de l'autre dans la vie de couple », a-t-elle martelé.

Pour certains spectateurs comme Charles Millogo, les couples ont souvent besoin d'un d'espace.

« La fin a été intrigante car ça laisse quand même à réfléchir mais de cette pièce, je retiens que les couples ont souvent besoin de distance pour comprendre qu'il s'aime », a-t-il lancé.


Charles Millogo, spectateur

Satisfaite de la pièce, Yasmine Sawadogo Martel qu'il n'y a rien à dire. C'était parfait.

« C'était très bien fait. Les acteurs n'étaient pas nombreux mais ils ont su se défendre, s'affirmer. Vraiment c'était bien. Rien à dire », a-t-elle dit.

 Yasmine Sawadogo, spectatrice

En revanche, elle trouve qu'il faut prioriser la communication.

« Ce que j'ai tiré comme leçon est que les relations amoureuses ne sont pas faciles, il y aura des hauts et des bas mais c'est toujours mieux de prioriser l'entente, la communication pour pouvoir vivre en couple », a-t-elle sommé.

Avec une Djette comme Rakiéta Kanazoé, et sur un plateau décoré en tissu noir et kokodunda bleu-blanc, Sibeline et Zerbo ont su envelopper l’histoire  dans un costume universel, car noir ou blanc, africain ou américain, chaque être retrouve et revit une noce de nostalgie de son couple à travers cette pièce.

A noter que la pièce en couple a été réalisée avec le soutien du Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA). 

Muriel Dominique OUEDRAOGO et Koama Clémentine 


 

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