Justin Ouindiga dit GSK figure emblématique du cinéma burkinabè
Justin Ouindiga, connu du grand public sous le nom de GSK est un acteur-comédien burkinabè. Avec environ 30 ans de carrière, il a conquis le public burkinabè grâce à son jeu d’acteur irréprochable. « Le pébré » (missile mystique), « le bolé » (appel forcé), « le bendgo » (le piège), sont autant de termes en mooré qu’il a employé dans la série à succès affaire publique et qui ont contribué à lui donné une certaine notoriété dans le monde cinématographique.
GSK démontre sa passion pour
le théâtre et l'influence de sa formation sous la conduite du professeur
Prosper Campaoré, qui a élargi sa compréhension du théâtre en tant qu'outil
d'éveil des consciences.
Il a reçu plusieurs
titres honorifiques dont le sotigui de la meilleure interprétation masculine en
2020, chevalier de l'ordre de l'étalon en décembre 2024 et plusieurs
attestations de reconnaissance.
Dans cet entretien qu’il nous a accordé le 26 mars 2025 à l’Institut supérieur du Son et de l’Image ( ISIS), il nous dit plus sur son parcours ainsi que sa vision du cinéma burkinabè.
Justin Ouindiga comédien-théâtre et cinéma burkinabè
ISCOM News : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs s’il vous plait ?
GSK : Je suis Justin Ouindiga, je suis comédien-théâtre
et cinéma.
ISCOM News : Combien d’années de carrière avez-vous à
votre compte ?
GSK : j’ai débuté
le théâtre en 1993 et je suis arrivé à l’ATB en 1997, jusque-là je suis dans l’art
donc je peux dire environ une trentaine d’année.
ISCOM News : Y a-t-il des moments clés dans votre carrière que vous considérez comme décisif?
GSK : Non, parce que je n'avais pas une idée préconçue
en venant au théâtre. Je venais au théâtre par amour. Et quand je suis arrivé à
l'ATB en 1997, avec les formations que j'ai reçues auprès du professeur Prosper
Compaoré ça a commencé à m'ouvrir beaucoup plus l'esprit. Parce que comme
c'était le théâtre d'éveil des consciences, j'apprenais et ça
m'éveillait en même j'apprenais et ça m'éveillait en même temps
aussi la conscience de ce que je suis en train de faire. Donc il n'y a pas eu
de moment de regret où je me suis dit qui m'a amené ici. Il n'y a pas eu ça.
ISCOM News : Vous avez interprété le rôle principal dans
le film intitulé Yikian de Alidou Badini qui a remporté le grand prix du
président du Faso au FESPACO 2025. Comment était la collaboration ?
GSK : J'ai interprété un rôle, le rôle de Mahamoud dans
Yikian. Alors, dans chaque histoire dans laquelle vous prenez part, quand vous
découvrez l'histoire, vous découvrez en même temps les enjeux de l'histoire, les
tenants et les aboutissants de l'histoire, les causes et les conséquences,
c'est tout ce qui forme les enjeux. Et maintenant vous chercher à atteindre les
objectifs du scénariste, du réalisateur Et maintenant, vous cherchez à
atteindre les objectifs spécifiques du scénariste, du réalisateur. C'est à
partir de ce moment que vous abordez les choses en fonction de la recherche de
l'objectif que vous voulez atteindre. Je pense que je l'ai abordé comme dans
toute autre histoire que j'ai toujours interprété.
ISCOM News : Quelles sont les défis auxquels vous avez
fait face lors du tournage ainsi que les difficultés rencontrées ?
GSK : Alors, difficultés, moi particulièrement, non, je
n'en ai pas trouvé. Mais je ne sais pas si la production en a trouvé une ou
plusieurs. Les défis étaient tout naturellement les défis d'atteindre les objectifs
recherchés par le réalisateur. Les défis étaient entre autres aussi la
collaboration avec le vis-à-vis du plateau, à savoir, nous n'avons pas les
mêmes expériences dans le boulot, nous n'avons pas les mêmes capacités de
rendement. Et si tu as face à toi quelqu'un qui fait de son mieux pour répondre
à la demande, ça peut, il se pourrait que ça joue sur toi. Mais cela ne peut pas
être considéré comme un défi. Voilà, ça peut être une petite difficulté parce
que cette personne vous fait reprendre à plusieurs reprises. Mais ce n'est pas
un défi à relever, voilà.
ISCOM News : y a-t-il eu des rôles que vous avez trouvés
particulièrement difficiles ou exigeant ? Si oui dites-nous ensuite ce que
vous avez fait ou ce que vous ferez dans une telle situation ?
GSK : Non parce que je n'improvise pas. Je travaille sur
la base d'un scénario qu'on me demande. Et sur la base de ce scénario, il se
pourrait que j'apporte un peu de moi pour clarifier la demande du scénario. Parce
qu'à partir du moment où vous abordez un thème et que tu as le scénario en
main, dans notre domaine, tu fais ce qu'on appelle une approche analytique du
texte. Et à partir de cette approche analytique, tu peux remarquer des
insuffisances dans le scénario du réalisateur. Et là maintenant, il te revient
à toi, professionnel, d'attirer l'attention du scénariste. S'il est regardant,
il peut prendre en compte. S'il n'est pas regardant, il peut dire qu'il a vu, mais
c'est ce qu'il veut. À partir du moment
où cela ne porte pas atteinte à toi, tes compétences professionnelles en tant
que comédien, tu peux le faire. Mais si ça porte atteinte à ta compétence
professionnelle, mais tu refuses.
ISCOM News : Quelles sont les titres honorifiques que
vous avez reçu ?
GSK : J’ai reçu le « Lompolo » à sa 3ème
édition, j’ai reçu le « Sotigui » de la meilleur interprétation
masculine, j’ai reçu plusieurs attestions de reconnaissances, et j’ai été décoré
chevalier de l’ordre de mérite burkinabè, les 13 décembre 2024.
ISCOM News : Donnez-nous trois choses qui définissent
votre vision du cinéma.
GSK : D’abord la combativité, le désir de s’affirmer et
l’éveil des consciences.
ISCOM News : Est-ce que le cinéma nourrit bien son homme ?
GSK : ça c’est une question relative, le cinéma peut
bien nourrir son homme, mais encore il faudrait avoir des contrats très
régulièrement. Au Burkina Faso ici, il y a ceux que le cinéma nourrit bien et
il y a ceux aussi que le cinéma n’arrive pas à bien nourrir pas par sa faute,
mais à la faute de la demande. Encore que nous notre pays, où nos productions
doivent compter sur des appuis extérieurs pour faire du cinéma, il y a de quoi
ne pas pouvoir compter à 100% sur ces appuis extérieurs là pour pouvoir nourrir
celui qui produit même d’ailleurs celui qui fait du cinéma, nourrir celui qui
vient prêter ses services à celui qui fait du cinéma.
ISCOM News : Quelles sont les principales difficultés auxquelles
vous êtes confrontés ?
GSK : Moi particulièrement la difficulté que je
rencontre est que tous les acteurs veulent devenir des producteurs, tous les
acteurs veulent devenir des réalisateurs, tous les comédiens veulent avoir un
train de vie au-delà de nos réalités de notre Burkina Faso, au-delà de la réalité
de l’acteur burkinabè et ça on ne se préoccupe plus de l’efficience des
productions mais beaucoup plus sur ce qu’on gagne pour pouvoir paraitre et c’est
la plus grande difficulté que je remarque .
ISCOM News : Quelle appréciation faites-vous de la
politique artistique du Burkina Faso concernant le cinéma ?
GSK : la politique artistique au Burkina Faso se base
sur les fonds qui accompagnent sur les fonds qui accompagnent les productions
artistiques. A partir du moment où l’Etat lui-même compte sur des bailleurs de
fond pour exister, il ne peut pas malgré sa bonne volonté aller au-delà de ses
capacités parce qu’il n’y a pas mal de priorité. Il n’y a pas que le domaine
cinématographique, artistique culturelles. Donc si on doit prendre en compte
toutes les autres priorités, il y a de quoi que dans certains domaines, d’autres
se croient oublier. Si non l’Etat fait de son mieux.
ISCOM News : Quelles solutions proposez-vous pour le développement
du cinéma burkinabè ?
GSK : Aucune dans tous les films dans lesquels j’ai pris
part je n’ai pas fait de la promotion sur un produit que ce soit, j’ai fait de
la sensibilisation et de l’éveil de
conscience et je crois qu’à partir de là on peut trouver des solutions que nous
avons proposé. Autrement dit je n’ai pas
de solution spécifique pour dire faisons ceci, faisons cela nous allons nous en
sortir.
Du reste, il indique que GSK est le nom de son personnage
dans la série affaire public qui veut dire Gomkoudougou Samuel Korgho. Un
prénom issu des apports occultistes. Cependant à cause de la complexité
qu'avait Gomkoudougou Samuel Korgho vis à vis de son prénom, il a donc décidé
de se faire appeler GSK. L'objectif était de toucher ces personnes qui
s'oublient en faveur d'autres personnes.
Muriel Dominique OUEDRAOGO
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